Le rôle prépondérant des communes

Objectifs spécifiques

Le désenclavement est une compétence des communes maliennes.

Si, comme en France, il y a des axes communaux, départementaux et régionaux, les communes les plus isolées sont bien souvent les seules collectivités à connaître les besoins et l’état des infrastructures qui les désenclavent.

Il est donc essentiel que les communes aient une véritable politique de désenclavement, et soit à même d’organiser la réalisation, mais surtout la maintenance des ouvrages.

Fiche technique

Rôle de la commune dans la mise en œuvre d’un projet de désenclavement

- définition des priorités issues des demandes villageoises

- recherche de financement et de partenaires techniques et financiers

- implication dans le tracé et l'implantation des ouvrages, sensibilisation des populations

- participation financière (pour le partenariat avec l'A.R.C.A.D.E., entre 5 et 10 % de la réalisation, suivant l'ampleur de l'ouvrage)

- suivi du chantier et de l'implication des populations (main d'œuvre)

Organiser l'entretien entre la commune et les villages

Traditionnellement, après chaque hivernage, les jeunes des villages travaillaient à l'amélioration des pistes, fortement dégradées par les pluies.

Dans cette zone cotonnière, les jeunes continuent de s’organiser pour cela, le premier objectif étant de faciliter l'accès au village pour les camions de la CMDT, qui viennent acheter le coton.

Mais pour les ouvrages communaux, qui est désormais responsable de l'entretien ?

La commune, certes, collecte des impôts, mais son budget est trop faible pour réaliser tous les travaux de maintenance, et surtout, les communes rurales n'ont pas de service technique propre, donc pas d'agent formé pour ces travaux. Il faut faire appel à des entreprises extérieures, ce qui est long et coûteux.

Il faut donc toujours travailler avec les autorités villageoises, car la participation des populations à l'entretien courant est encore indispensable :

Chaque année, après l'hivernage, la commission communale d'entretien des ouvrages doit faire le tour de la commune pour voir si certaines réalisations nécessitent des rénovations, qui devront alors être prises en charge par la collectivité.

Mais il faut aussi s’organiser avec les villages pour enlever les bois morts qui s’amoncèlent derrière les piles des ponts.
La commune s'assure aussi qu'après chaque hivernage, l'association des jeunes remblaye les parties de la piste latéritique qui ont souffert de la saison des pluies, afin d'éviter le creusement d'ornières.

La sensibilisation sur ces thèmes est indispensable, car il faut réaliser chaque année ces gestes simples, qui permettent souvent d'éviter de grosses dégradations, dont les réparations seraient alors extrêmement coûteuses.

  

Actions d’accompagnement

Mettre en place une politique de désenclavement

Depuis 2013, nous mettons en place un travail d'accompagnement pour aider les élus à rassembler toutes les données nécessaires et à réfléchir sur les objectifs et les difficultés de chaque projet de désenclavement, ce qui leur permettra de définir plus facilement les projets prioritaires. Il s'agit en fait d'aller vers une forme de plan de développement sur le volet désenclavement.

Nous accompagnons également les communes dans leur réflexion sur les ressources communales et les taxes à mettre en place pour assurer la maintenance des ouvrages.

De même, nous sensibilisons les élus sur l’importance d’avoir, à terme, un agent technique (communal ou intercommunal) pour faciliter l’entretien des infrastructures publiques.

Pour en savoir plus : la notion de service technique

Sensibiliser à la maintenance des ouvrages

Nous avons réalisé un diaporama de sensibilisation à destination des populations et des élus, pour expliquer l'importance de ces travaux d'entretien.

Cliquez sur l’image pour lancer le diaporama

Spécificités des réalisations

Des taxes communales pour assurer la maintenance

Lorsqu'il commence à y avoir d'importants ouvrages de désenclavement, la question des taxes sur ces ouvrages se pose pour les communes.

Il est difficile pour les élus de mettre en place ces taxes, car le péage n'est bien sûr pas très populaire, mais aussi pour des questions d'organisation : où le placer, qui va collecter les taxes, comment et pour quelle rémunération ?

Et pourtant, de nombreux chauffeurs de cars et de camions de marchandises sont prêts à la payer, tellement les pistes en bon état réduisent leur temps de conduite et les frais de maintenance des véhicules.

De plus, la plupart de ces véhicules empruntent les pistes pour leurs activités économiques et ont donc tout intérêt à avoir des pistes en bon état (transports de personnes ou de marchandises).

En général, les taxes ne concernent que les véhicules à 4 roues, ce qui pénalise peu les populations locales, mais permet de faire participer les usagers aux véhicules les plus lourds, donc ceux qui abîment le plus les ouvrages.

Résultats

Depuis peu, les communes prévoient dans leurs PDSEC, mais aussi dans leur budget annuel, la maintenance et la réparation des ouvrages les plus anciens, pour être prêt à réagir si une réhabilitation s'avère nécessaire.

Ainsi, à Benkadi, pour qui le désenclavement est une priorité de la commune, une taxe a été mise en place dès la réalisation des ouvrages d'art : la commune a décidé, dans un premier temps, de l'appliquer à tous les véhicules commerciaux qui empruntent la piste. Pour cela, chefs de village et élus participent à "l'enregistrement" des camions et cars qui arrivent dans leur village, afin qu'ils s'acquittent de la taxe.

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